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Audrey Lamarche : trouver la paix aux Îles

25 novembre 2020

Audrey Lamarche : trouver la paix aux Îles

Audrey Lamarche s'est établie aux Îles avec ses filles il y a maintenant plus de 2 ans. Elle a accepté de nous partager ce témoignage touchant et inspirant. 

« La première fois que j’ai visité les Îles, c’était en 2001. Ma mère avait planifié trois semaines de vacances avec son amie originaire des Îles, on allait tout visiter et connaître les meilleurs spots. Préado rêvant de liberté, je n’étais guère enthousiaste à partir loin de chez moi avec des adultes et de m’infliger une tournée touristique des Îles. Pourtant, je me rappelle avoir ressenti une énergie incroyable une fois sur place. J’y ai rencontré des jeunes de mon âge, j’ai le souvenir que tout le monde avait l’air si bien, ça semblait simple et plaisant.

Dans notre processus de remise en question et avec la naissance de notre ainée, mon conjoint et moi avons tranquillement eu l’idée d’un mode de vie différent. Et du même coup, j’ai eu envie de lui faire découvrir les Îles. Je me souviens de lui avoir montré des photos : on trouvait dont que ça avait des ressemblances avec l’Irlande (qu’on avait tant aimée l’année précédente). Tranquillement, on s’est mis à rêvasser d’amener jouer nos enfants à la plage, peut-être même un jour d’y avoir un chalet pour créer des souvenirs chaque année…et qui sait, venir y finir nos vies en amoureux. 

Après son décès, la vie m’envoyait des signes me ramenant sans cesse aux Îles : des articles de journaux, des publicités sur le web, le signet de son décès, tout m’amenait à garder les Îles bien présentes. Une semaine avant mon second intensif en enseignement du yoga j’ai eu une impulsion. J’ai convaincu une amie de venir aux Îles un weekend, dans le but éventuel d’acheter un lotissement de chalet. 

Bien sûr, cela ne s’est jamais produit : ce n’était ni le temps, ni le bon endroit…pour les chalets du moins. Au final, j’ai trouvé encore mieux qu’un lotissement. J’y ai retrouvé une Audrey calme et en paix, bien loin de celle que j’étais devenue, celle qui poussait l’adrénaline dans le fond pour éviter de ralentir et de ressentir sa douleur. La vie a continué tranquillement à m’envoyer des signes. 

Mon projet de studio de yoga que je chérissais ne me comblait pas comme je l’avais envisagé, ma connexion avec mes filles et mes proches n’était qu’en surface, je me sentais étouffée dans ma réalité. Pour m’accrocher à quelque chose, j’ai réservé 3 semaines de vacances aux Îles pour l’été 2018. Je me souviens, je comptais les jours, ça mettait un baume sur ce que je refoulais.

Au printemps 2018, c’est en revenant d’une retraite de respiration que j’ai éclaté. Cette vie était la mienne, mais je n’en voulais pas. Cette réalité m’étouffait, je me sentais m’éteindre. La vérité, c’est qu’il y a dans la vie des situations qu’on ne contrôle pas, des deuils qu’il faut vivre, des apprentissages qui s’imposent à nous pour nous faire grandir. La décision ne s’est pas prise en une journée, elle a fait son chemin pendant des jours, des semaines, des mois….avant que je ne réalise que le moment, c’était maintenant.

J’ai fermé mon studio, j’ai vendu mon matériel. J’ai vendu mon duplex, en quelques jours seulement. J’ai vendu en quelques semaines la majorité de mes biens, je me sentais libérée. Je suis venue aux Îles en août, sachant que si je ne le ressentais pas, ou que la peur me chavirait, il était encore temps de tout arrêter. Ce fut le contraire. J’ai senti la magie opérer, la paix m’envahir, mes filles et moi étions en train d’ouvrir la porte à quelque chose de si grand…j’ai senti que mon âme revenait à la maison.

Ici, pour le moment, je m’autorise à être moi, pleine et entière. Ce n’est pas que de la magie, c’est aussi de l’intuition, une tonne shadow work, de la résilience et de l’amour de soi. Et si je vous le partage, c’est pour qu’on prenne conscience que pour changer la réalité, il faut se mettre en action. »

Crédit photo : Meggy Turbide photographe
 

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