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Geneviève Demers-Lamarche : s’établir aux Îles pour se retrouver

2 novembre 2020

Geneviève Demers-Lamarche : s’établir aux Îles pour se retrouver

Geneviève Demers-Lamarche est résidente des Îles-de-la-Madeleine depuis juillet 2016. C’est lors de son premier voyage aux Îles, en juin 2015, que la jeune femme originaire de Saint-Paul-d’Abbotsford, en Montérégie, a eu le coup de foudre pour l’archipel. Elle a tellement aimé l’endroit qu’elle y est revenue en août, avant de repartir pour finir ses études. À son retour à Québec, où elle étudiait en Sciences infirmières à l’Université Laval, elle a réalisé que les Îles lui manquaient : « Je pouvais écouter CFIM sur internet, juste pour entendre l’accent et m’apaiser. »

Puis, après l’obtention de son baccalauréat en avril 2016, elle était surmenée, complètement épuisée. Son médecin l’a même mise en arrêt de travail pour un moment. « Je me sentais vide. Je pouvais fixer le mur pendant des heures. La seule solution que je voyais pour améliorer mon état, était de déménager aux Îles. »

Geneviève tente sa chance et postule au CISSS des Îles, mais obtient une réponse négative. C’est alors qu’une amie lui conseille d’aller aux Îles pour chercher des opportunités d’emploi, sur place, en personne, juste pour voir... Écoutant ces bons conseils, Geneviève fait sa valise pour une semaine, prend sa voiture et roule jusqu’au traversier qui l’amènera aux Îles.

À son arrivée, on lui offre un emploi de serveuse dans un café et de gardienne d’enfants pour l’été, en échange d’un hébergement. Suivant son cœur, elle repart à Québec, quitte son emploi à l’Hôpital Enfant-Jésus, cède son bail, se désinscrit des cours auxquels elle était inscrite (elle prévoyait poursuivre ses études au deuxième cycle), et fait ses boîtes. Trois semaines plus tard, elle déménage officiellement aux Îles.

À l’automne 2016, Geneviève est officiellement engagée au CISSS, comme infirmière assistante-cheffe au Pavillon. Elle est maintenant infirmière clinicienne en Santé au travail, l’une des branches de la Santé publique. En bref, elle effectue un travail de prévention auprès des travailleurs, peu importe leur secteur d’emploi, afin d’éviter qu’ils ne développent des maladies au travail. Ce qu’elle apprécie le plus de son emploi, c’est le fait de pouvoir transmettre ses connaissances aux autres : « J’ai l’impression d’être exactement où je dois être. Comme je suis la seule infirmière clinicienne en Santé au travail aux Îles, je sens que mon implication est vraiment importante, que je peux faire une différence. Je m’implique davantage qu’en ville. Il y a un esprit communautaire ici qui fait que tu peux encore plus venir en aide aux gens. »

En s’installant aux Îles, Geneviève a suivi son instinct : « J’ai déménagé ici parce je m’y sentais bien. Il y a quelque chose en dedans qui me disait : vas-y fille! La première fois que je suis venue ici, alors que j’étais sur le traversier, il s’est passé quelque chose à l’intérieur de moi, de la gorge jusqu’au nombril. Tellement que je pleurais : je ne comprenais pas ce qui se passait, mais je me sentais bien. C’est quelque chose que je n’avais jamais ressenti ailleurs. »

Ce qu’elle apprécie le plus du milieu, c’est sa beauté et la proximité avec la nature : « Tu finis de travailler et tu te demandes sur quelle plage tu vas manger ou sur quel côté de la mer tu sors ton Paddle. Tu ne fais pas ça en ville. La nature aide vraiment à décrocher du travail, qui peut être assez stressant parfois. » Pour Geneviève, les Îles sont un milieu de vie incroyable, à l’année : « Tu ne sais pas à quel point c’est beau, les Îles, tant que tu n’as pas passé l’année ici. Chaque mois a sa couleur. » Elle apprécie aussi l’isolement de l’archipel, qui permet de s’éloigner du superflu et de l’abondance de la ville et de se centrer sur ce qui est essentiel. Et même si elle apprécie maintenant davantage la ville quand elle y va, elle est toujours heureuse de revenir dans le confort des Îles.

Elle encourage tous ceux et celles qui hésitent à s’établir aux Îles à faire le grand saut. Pour elle, c’était une nécessité, c’est ce qui l’a sauvée. Elle prend désormais conscience que les Îles l’ont changée, et qu’elle a fait du chemin depuis qu’elle s’y est établie : « Être aux Îles, ça m’a permis d’apprendre qui j’étais vraiment, de me recentrer sur moi-même et de me donner le droit de vivre. »

Crédit photo : Pauline-Gervaise Grégoire
 

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